Photo par Ludo Leleu

Le paradoxe de ce projet, découvert par le ReZZo Jazz à Vienne, est son alchimie : lorgnant tantôt vers l’électro, les répétitions d’un Steve Reich, tantôt vers un jazz baigné d’ambient à la ECM, de nu’jazz , ou vers une pop éthérée encore à défricher. C’est qu’au sein du laboratoire Paradox oeuvrent trois poly-instrumentistes dont les ressources semblent inépuisables. Des basses félines aux vibraphone et glockenspiel qui résonnent comme des sortilèges (Kenny Ruby). Un saxophone à fleur de peau (Adrien Daoud). Une batterie puissante, profonde, ample (Nicolas Rajao). Et des claviers, des ambiances, des textures parce que le voyage proposé est un rêve à la cartographie imaginaire.

Des sommets froids de Scandinavie, au paradis d’un jardin japonais, Panoramas, second album du projet, soulève des montagnes, fait naître des ruisseaux magiques et hypnotiques, dessine les rives de paysages inventés. Les tournées du groupe à travers l’Europe (Tchéquie, Finlande, Slovaquie, Ukraine…) n’y sont pas pour rien et semblent se prolonger ici en terres fantastiques. La virée est sonore autant que cinématique – voir les nombreux clips vidéo réalisés par le groupe – et elle emmène loin, très loin. Une légère sensation de décalage horaire est à prévoir.

PARADOX
DISCOGRAPHIE